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RANCH

DATE : RÉALISATION : SUITES :

VAN & BLUE BOX

DUNN EDWARDS

INTERMISSION

DATE: 2018 PROJET DE COOPÉRATION initialement écrit dans le cadre d’une candidature à des fonds Européens Europe Creative, INTERMISSION est un projet associant des pratiques situées dans le paysage du littoral de Plymouth, sur le littoral hollandais, l’estuaire Nantes / Saint-Nazaire, dans le paysage semi-rural en campagne tchèque et le paysage alpin des hautes-Alpes françaises afin d’explorer les qualités spécifiques de ces “sites sentinelles”, indicateurs de la transition écologique.

INTERMISSION, plateforme expérimentale arts/sciences/paysages : Expérimenter le paysage à l’ère des infrastructures et du numérique.

Les partenaires : Transtechnology Research, Plymouth University - Plein Air Nouveau Lab – leader for application - Prof. Dr Michael Punt, Dr. Hannah Drayson, Dr. John Martin, Dr. Edith Doove ; (n) - Dominique Leroy, Marina Pirot ; SNhack Saint-Nazaire - Jeff Rolez, Docteur Anaïs Rolez ; KRA-Hranice : Gívan Belá (Guy Van Belle) ; partenaire associé : FOAM, Theun Karelse.

Intermission pose la question du sentir, du percevoir, qui n’est aujourd’hui plus dissociable du phénomène technique (technè), sans être pour autant coupé du bios, de la nature. Les nouvelles technologies constituent un réseau de juxtapositionnement : nous nous orientons dans le monde en fonction de toutes les données numériques qui en font “notre milieu”. Une nouvelle modalité de la technique de la “disparition/généralisation” du médium devenu immatériel nous emporte dans une dynamique collective et massive de “l’ultramédialité” (Barbanti). Or les médias agissent sur notre sensibilité, ils médient directement l’infrastructure de la sensibilité mondiale, courcircuitant nos consicences bio-métriques et environnementales. Les défis de la computation micro-temporelle (rapidité) et ubiquitaire (répandue partout dans un nouveau milieu) nous forcent à repenser nos subjectivités. Intégrant ces perceptions multimodales qui invitent à de nouvelles potentialités, nos sensibilités et imaginations sont tant devenues techno-esthétiques, que les technologies de l’art expérimental cherchent désormais à “forcer” les appareils à fonctionner contre l’appareillage technique qu’ils représentent. Elles cherchent de nouveaux “points de vue”, non paramétrés et renouvellent radicalement l’expérience esthétique. Avec la volonté de briser toute barrière entre technè et bios (art-ifice et nature), le phénomène technique tend à se dissimuler dans la nature et à se l’approprier. L’approche technologique de l’art plutôt que court-circuiter le sensible, ne génère-elle pas une écologie perceptive? La perception, comprise comme la variété des échanges entre un sujet et son environnement est au coeur des diverses techniques contemporaines (technologies fines du numériques et technologies kinesthésiques du corps) explorées par Intermission. Les expérimentations artistiques proposent des esthétiques de l’interaction des bio-techno-sphères ; le renouvellement des pratiques de création en ce sens participe de la révolution perceptive du monde contemporain. La subjectivité se produisant dans la multiplicité de ses agencements et relations permet d’élargir les potentiels perceptifs. Nouer art/science et technique/technologie/nature questionne comment le faire technologique de l’art augmente les degrès de sensibilité autant pour les scientifiques que pour les artistes. Travailler ensemble, avec des technologies en train de se mettre au point (comme les modules SNhack, etc), et pas encore rendues publiques, promeut la nécessité d’appropriation pour faire des technologies du numérique, une nouvelle matière répondant à une nécessité (politique) de renouver entre le faire et le savoir-faire. L’effet de ce processus sur l’appareil sensoriel humain est tel que le médium (l’aspect matériel du phénomène technique) en disparaissant, tend à absorber les (anciennes) déterminations sujet/objet et créer des conditions nouvelles dans la perception. Ces nouvelles modalités perceptives font subir une mutation substancielle aux productions d’oeuvres d’art : de nouvelles modalités pour constituer, façonner, matricer la matière. Au-delà du questionement formel de l’art, du déclin de l’objet pour une dynamique immatérielle et processuelle, ce qui est en jeu est le statut, le rôle et la possibilité de perception même. Renouver entre le faire et le savoir-faire, avec la volonté de briser toute barrière entre technè et bios (art-ifice et nature), revient peut-être à chercher un phénomène technique qui tend à se dissimuler dans la nature et à se l’approprier. Un effet de dépassement de l’esthétique, forme d’innovation ou d’actualisation de l’écriture artistique (opérée par toutes les avant-gardes historiques) est de chercher des modalités relationnelles pour faire face à cette disparition du médium et à la crise perceptive qui en découle. L’espace collectif de notre bio-techno sphère, loin de participer à une “déréalisation du réel”, ou une invalidation de la perception, promet au contraire les implications du sensorium et des modèles cognitifs, dans la perception. Ce bouleversement correspond aux nouvelles modalités de structuration et d’organisation spatio-temporelle ainsi qu’aux nouveaux modes d’acquisition de connaissances. Dans cette réalité complexe, les artistes conduisent les investigations nécessaires aux possibles stratégies perceptives à condition d’assumer le rôle d’expérimentation existentielle et esth-éthique du sensible que notre ère de l’ultramédialité semble leur attribuer. Cette approche esthétique de la bio-techno-sphère se configure comme le champs d’amplification des capacités perceptives, ayant comme corrélat l’amplification de ce qui du monde lui est dispoinible, perceptible, accessible.

AGRILAB

Mots émergés d’ AGRILAB #1, co-écrits avec les participants :

écoute |maraîchage somatique |paysage au travail |inframince | entre-sons | l’instable | la suffisance | relation ethno amendement | communs | gestes | outils | 3é point d’appui | météorologie : se laisser impacter par les milieux | co-auteurs | ne pasde breveter le milieu | le milieu, legroupe co-génèrent | travail | l’écoute | ondes | flux | fluide | groupe | modes de relations | chemins derelations | importance du groupe | amplificateur | amplifier |quelle fréquence | (facebook ?Institutions ? comme amplificateurs…) | faire image/ne pas faire image | choisir ses modes d’amplification | media de partages | diminuer au maximum l’amplification | distribuer | pédagogie et transmission (aucœur de la genèse de l’art) | le temple del’art/lieu de pouvoir | économie de moyens | agentivité | l’artiste colporteur & apprenant | collecter | transmettre | conduire | traduire| l’artiste transducteur | conducteur d’énergies | la météo impacte les formes artistiques |planning et programme composent avec l’imprévu | des forces(surnaturelles) qui nous relient | énergie | flux de travail dématérialisation | exercices somatiques (le jet d’eau comme imprévu) | écoute d’un milieu vivant | mouvant riche en surprises | les plantescomestibles (cultiver , augmenter ses connaissances) savoir et connaître | cerveau et écouter avec ses pieds savoirsd’expériences | savoir positifs, scientifiques science | connaissance | para-science | poésie art comme modes de savoirs et de connaissance | expertise et compétences (reconnaître les plantes pour les manger) | les droits deréappropriation dans un travail de « laboratoire »commun et pluriel | les droits d’images traces images | sons,etc : prendre le risque | s’engager | les photos prises peuvent donner qqch de négatif mais aussi de magnifique, art | art | le travail de l’art | la recherche en art | engagement | laresponsabilité artiste | agentivité écologie de la pratique un lieu | le travailde l’art |une ferme en art la recherche en art | espace privé etespace public | règlement intérieur du lieu droits images | respecter les espaces | faire signer | adhérer à l’asso et au règlement intérieur | droits ouverts et creative commons | un terrain de recherche privé | recherche collective | copyleft attitude | art libre : ne pas imposer l’ouverture | l’art libre est-il une fermeture ? l’inframince (l’haleine et lafumée : la rencontre entre les 2) |Interpénétration entre sons des oiseaux, avions, du périphérique, nos sons chantés,fabriqués par les outils : le travail de création desparticipants contribuer des œuvres nées des matériaux explorésen collectif la documentation dela rencontre des ateliers pas de droits fermés, depropriété ré-appropriation par tous des matériaux proposés parquelqu’un délimiter de façon précise la frontière entre le travail de documentation et le travail de création inframince motifs etformes canaux de vibrations fréquences communication avecl’animal (y compris moustiques!) émettre des motifs langagefolie douce laisser sortir les son sortir d’un état intellectuel relâchement reconnexion aux corps et aux milieux ouverts cerveau mind and body problem écouter avec son pied systèmesouverts (se) reconnaîtrecomme milieu de vies (comme les adresses IP : « -tu me reçois ? » « -je te reçois, et toi tu me reçois? ») cet espace comme un milieu de vies contributeurs qui viennent révéler une richesse(fleurs de mauve dans nos assiettes) La richesse est làmais on ne la voit pas concept de pauvreté/de précarité (tauxd’alcool de + en + fort dans les raisins) richesse d’expériences artistiques lesexpériences de la vie mettent du mouvement faire circuler remettre du mouvement pour éviter la concentration le trauma sedissout les peurs (art ouvert, liberté, notions de propriété) peuvent bloquer le corps,l’action, la rencontre amenuiser / amenuir (english) où commence et oùs’arrête le travail (artistique) de l’autre ? droits dela nature l’autre reconnaîtcomme son œuvre un détail réveillé par qqun d’autre. un autrele définit 10 ans après comme son art. citer, nommer lescomposants des œuvres anonyme (creative commons :citer) le bon sens, la loi, des droits les créations des artistessont protégées en droit la signature le copyright copyrighter les mots le copyleft nomme l’auteur, les creativecommons, l’art libr les niveaux leséchelles les fréquences de résonances l’approche physicaliste l’écoutesolidienne l’écoute-contact être dérangé expertise la Terreest-elle plate ou ronde ? Posture imposée imposer une vision intrusion imaginaire/poésie écouter avec son pied art/science/poésie OuLiPo délier délivrer puiser dans le langage scientifique, poétique (nom des plantes/fleurs) micro-politique poétique et politique pris au piège&prendre le pouvoir imposer le libre discuter collectif poser l’art libre comme règle de départ référence de base raison d’être hypothèse commune nepas bloquer la démarche accepter de composer avec les gensprésents le groupe nourrit le projet identité/singularité ne pas imposerl’urgence générer du mouvement la question des limites inframince peur de perdre son intégrité peur que son unitééchappe tout mon travail m’appartient -il ? re-questionner lesmanières de contribuer de déjouer la contrainte demander aux gens contribuer co co-working avec les maraîchers tiers-lieux un stage de binage gratuit la canicule fiche lebordel astuce de travail : l’ombre traverser des transesser sortir les son sortir d’un état intellectuel relâchement reconnexion aux corps et aux milieux ouverts cerveau mind and body problem écouter avec son pied systèmesouverts (se) reconnaîtrecomme milieu de vies (comme les adresses IP : « -tu me reçois ? » « -je te reçois, et toi tu me reçois? ») cet espace comme un …

ÉCOSTRANSDUCTION

(n) propose la notion d'éco-transduction qui s'appuie sur les philosophies de l’interaction et techno-esthétiques (J. Dewey, G. Simondon) considèrant la sensibilité humaine à travers les rapports entre technique et esthétique. Les procédés de transduction consistent à connecter la perception humaine avec des prolongements techniques qui réorganisent les sensibilités individuelles (subjectives) ; se réorgansent de fait les contextes, les milieux desquels sont extraites les données “traduites”, transductées (grâce à des programmes). Considérer l'écologie des relations, les rapports d'agentivité dans les milieux, déplace l'angle esthétique vers celui d'une co-constitution des modes d'existence, humains, non humains, données, et divers agents des milieux. L'éco-transduction insiste sur les rapports de relation, de réciprocité et de potentialité propre aux écologies des relations, aux interrelations incessantes. Si les phénomènes de transduction, sans doute propre à l'art, assument les rapports de réciprocités entre nos mode d'existence connus et d'autres systèmes écologiques extra-humains (non humains), ils participent sans doute à notre capacité à trouver des rapports autres et singuliers à ces “partenaires” intérieurs et invisibles, imperceptibles, de nos paysages corporels appariés aux contextes explorés (les paysages sonores pour l'exemple que nous travaillons). Ainsi, les projets menés en éco-transduction transforment les manières de bouger, de sentir, de percevoir, de détecter, et de se relier. Les modules artistiques procédant par éco-transduction ne visent pas à peupler les espaces d'existences nouvelles par des sensations perçues mais plutôt à créer des évènements topologiques : c'est à dire que le déploiement d'espaces (intérieurs et perçus) est transformé en un lieu de pratiques (par exemple de pratique d'écoutes). L'éco-transduction crée des lieux ouverts au sens où la sensation ne se réduit pas à un terme privé de partages mais lui offre un mode d'existence à la fois intérieur et extérieur, public. L'éco-transduction ouvre aux recherches sur “les cultures des sens intérieurs” (qui déplacent la conscience), sur les notions relatives à la cognition distribuée (troublant les frontières cerveau/corps/environnement) et aux récits (scientifiques, ethnologiques) relatant les porosités avec des entités invisibles. Il s'agit de tenter de renouveler nos rapports, de se relier autrement avec ce qui devient nos “partenaires” intérieurs et invisibles de coexistence.

LE KER-CARE

Concernant le rapport à la nature au coeur de notre projet nous convoquons la notion de care (terme anglo-saxon, traduisible par “soin mutuel”) où se rencontrent philosophie, sociologie et médecine. Notre approche par l'inter-opérabilité ouvre un cadre attentionnel, des pratiques écosophiques au sens du soucis de préservation dynamique dans les rapports tant aux humains qu'aux non-humains). Les relations à l'autre, les inter-coporéités (M. Bernard), procèdent d'un état d'ouverture, de considération et de disponibilité au sens d'une expérience relationnelle, d'une mise en contact de l'ordre d'une écologie de l'attention (Y Citton). Les nouveaux champs de recherches en éco-somatiques en philosophie nous apprennent que l'attention (awareness) mène à la prise de conscience (awakeness), transformatrice des relations dans les milieux ; ceci renouvelle les expériences de nature.

Pour Fabienne Brugère, l'une des gourous du care en France, professeure de philosophie et directrice de la collection “Care Studies” aux Presses universitaires de France, “il s'enracine dans l'attention aux autres et désigne à la fois un rapport informel (un souci de solidarité et d'empathie envers ses proches) et formel (une manière de repenser la protection sociale mais aussi les rapports hiérarchiques, dans l'entreprise, le management et, finalement, la somme des rapports humains)”. En bref, le care, ce serait avoir du coeur dans tous les champs de la société.

NOS DEVENIRS-MÉTÉOROLOGIQUES

textes_trajets.txt · Dernière modification : 2020/04/20 11:16 de marina